La Société éduenne

La Société éduenne des Lettres, Sciences et Arts, doyenne des sociétés savantes locales, a été fondée à Autun en 1836. Sa première tâche fut de rassembler les témoignages de l’histoire locale pour les salles encore vides du musée de l’Hôtel de Ville, dont elle assura la gestion. Puis en 1861, c’est sous son impulsion que fut ouvert le musée lapidaire, où prirent place quelques-uns des vestiges les plus insignes de l’histoire antique et médiévale d’Autun. La Société éduenne est reconnue d’utilité publique en 1866 et joue durant le dernier tiers du XIX^e siècle un rôle décisif pour la connaissance de l’histoire locale. Sauvant l’Hôtel Rolin de la destruction et obtenant son classement au titre des Monuments historiques, elle y ouvre son propre musée en 1878. C’est également durant cette période que Jacques-Gabriel Bulliot réalise les fouilles d’Autun et de Bibracte, tandis que les publications se succèdent à un rythme dense (42 volumes des Mémoires entre 1872 et 1914). Durement touchée par les deux guerres mondiales, la Société éduenne cède en 1954 l’ensemble de ses bâtiments et de ses collections à la Ville d’Autun, qui en assure depuis lors la gestion sous le contrôle de l’État. La Societé éduenne conserve cependant en pleine propriété ses archives et sa bibliothèque, ce qui lui permet sous l'impulsion du conservateur du musée dans les années 1960, de poursuivre ses activités scientifiques. L'ouverture de ses fonds aux chercheurs, ses publications et ses diverses manifestations ne manquent pas de conforter jusqu’à ce jour la place incontournable de la Société éduenne, forte de 300 membres, aux côtés du musée Rolin.