Ressuscités © musée Rolin, ville d’Autun
Cette exposition temporaire a retracé les différents chantiers de restauration dont le tympan de la cathédrale Saint-Lazare a fait l’objet depuis le XIXe siècle. Plus de 90 pièces (manuscrits du XIIe siècle, dessins, peintures, gravures, sculptures, plans et relevés d’architecte, photographies) ont été rassemblées pour l’occasion. A ce titre, l’exposition a bénéficié des prêts des Archives nationales, des bibliothèques municipales d’Autun, d’Auxerre, Chalon-sur-Saône et Dijon, du musée archéologique de Dijon et du musée d’art et d’archéologie de Cluny ainsi que de la société Eduenne.
Détail © musée Rolin, ville d’Autun
Tête du Christ © musée Rolin, ville d’Autun
En 1766, les chanoines d'Autun décident de plâtrer le tympan afin de lui substituer un décor classique peint, conforme au goût de l'époque. Redécouvert en 1837, grâce à la perspicacité du chanoine Devoucoux qui s'appuie alors sur le procès-verbal de l'enquête de 1482 sur l'authenticité des reliques de saint Lazare, le tympan fut dégagé de sa gangue de plâtre sous la direction de Robertin, architecte parisien.
Il est l'objet d’une première campagne de restauration, puis en 1879 d'un moulage destiné au musée des Monuments Français qui est inauguré en 1882 avec, à sa direction, Dechaume collaborateur direct de Viollet-le-Duc.La tête du Christ, détachée du tympan au XVIIIe siècle et heureusement préservée de la destruction par des collectionneurs privés, figure dans le fameux Dictionnaire raisonné de l'Architecture de Viollet-le-Duc ; elle regagne les collections de la Société Eduenne en 1895 et n’est identifiée comme telle qu'en 1948 par le Chanoine Grivot qui la replace alors sur le buste du Christ en Majesté.
Grâce aux crédits de relance de l’Etat, la dernière restauration en date du grand portail (juin-septembre 2009) sous la direction de Frédéric Didier, architecte en chef des Monuments historiques et sous la maîtrise d’ouvrage de la direction régionale des Affaires culturelles de Bourgogne, a permis de repositionner huit fragments du linteau et du tympan et d'en modifier sensiblement l'aspect. Cette restauration a également autorisé le relevé des traces de polychromie, relançant de fait les études sur cet ensemble majeur de la sculpture bourguignonne du XIIe siècle.
Commissariat scientifique : Brigitte Maurice-Chabard, Conservateur en chef du musée Rolin
En boutique : catalogue de l’exposition (192 pages et 150 illustrations couleur) : 35 € - ISBN 978-2-36219-022-3